C’est dans le rectangle que tout projet prend forme. Le spirituel de la fenêtre qu’est la peinture comme le physique de la porte que se voudrait ma sculpture.
Mes ciseaux ouvrent une voie à l’aveuglette. En déployant ma tôle je me libère. Je tente une envolée lyrique où la voie devient la voix, chant ailé. Il s’agit de prendre de la hauteur, quitter les champs pour le chant. Le vol est libératoire, il s’agit de gagner un espace dans la plénitude de sens du mot. Cela se veut sans la chute d’Icare. Je me perçois plutôt comme Dédale, raisonnable en sa folie.
C’est pourquoi, pour éviter la chute, il me faut employer la totalité de la surface du rectangle, recto et verso.
Roland Roure, texte édité à l’occasion du Salon d’art, Bruxelles, 2006
Je considère la forme “jouet” comme le poète considère la forme “sonnet”, comme le peintre “la peinture à l’huile”, un moyen d’expression.
Roland Roure