Noriko Fuse est née à Tokyo en 1965. Elle vit et travaille à Paris et en Puisaye. Peintre, graveur et lithographe, elle participe à de nombreux événements artistiques au Japon, en Belgique, au Portugal, en Espagne, aux États-Unis, au Canada, au Maroc et en France. Son attention à la nature, au passage des saisons, constitue l’essentiel de son inspiration plastique.
Noriko FUSE excelle dans la gravure et les monotypes, avec une oeuvre sans cesse réinventée, jouant sur les matières des papiers qu’elle maroufle, les transparences, le jeu du trait et des formes. Elle est parvenue dans sa peinture à retrouver cette même légèreté, avec plus de puissance encore et cette organisation très particulière des formes qui lui appartient. Elles sont en suspens, flottent sur un fond en apparence blanc, extrêmement riche des différentes transparences superposées, la forme s’y pose avec délicatesse et dans un équilibre particulier et inattendu.
« Densité lumineuse »
L’art de Noriko Fuse est clairvoyant et sensible, lucide et émouvant, paradoxal ; il unit les contraires. En 1995, l’artiste intitule une lithographie « Volume volatil ».
Alors le volume serait un vide dense qui s’élève, s’envole ; le vide flotte, monte, tournoie, voltige. Parfois, le vide vacille, luit, scintille. Le vide se répand, se dérobe, se sauve, s’esquive, s’enfuit. Le vide boit les obstacles ; le vide traverse les parois de tous les récipients. Le vide rayonne, chatoie. Le vide éblouit avec sa blanche réverbération. Le vide vit.
Le vide respire. Le vide persévère. Le vide flamboyant trouve sa voie sacrée. Le vide volatil filtre, sourd, ruisselle. Le vide coule, déborde. Le vide bout, s’exaspère, s’impatiente. Le vide se sublime, subtil. Le vide est une vapeur candide, un brouillard lacté. Le vide primordial anime l’univers originel. Le vide est lointain et proche ; il est envers et endroit ; il est intérieur et extérieur. Le vide serpente et revient à l’incertain.
Texte de Gilbert Lascault, les lignes vivantes.